À quoi ressemble le gui ?
On peut voir le gui former des boules vertes sur les branches des arbres. Quand s’installe l’hiver, lorsque les feuilles tombent, les boules de gui apparaissent. Mais elles sont présentes toute l’année. Le gui ne change pas d’apparence, il est sempervirent, c’est à dire toujours vert, à quelques nuances jaunes près. Ses ramifications poussent en zig zag et mettent quelques années à former la boule telle qu’on le voit. Ce parasite est facilement reconnaissable, il suffit de lever la tête dans les branches des arbres et de repérer ces petits pompons. Lorsqu’il est tout jeune, il forme deux oreilles de lapin sur le tronc de l’hôte.
Comment il fonctionne ?
Le gui, ou Viscum Album, dispose de suçoirs pour aspirer la sève brute de l’arbre. Il n’a pas d’autres racines que ses suçoirs qui s’enfoncent petit à petit dans la branche de l’arbre. En se nourrissant ainsi de la sève de son hôte, il affaiblit et stresse celui-ci. D’un point de vue mécanique, les anciennes touffes augmentent le risque de casse de la branche à l’endroit du point de succion. Lorsqu’un arbre est attaqué par une multitude de touffes de gui, cela augmente le poids et réduit la résistance que peut soutenir la branche, il y a un risque de rupture ! Le gui se développe lentement et peut vivre jusqu’à 35 ans. Ses fruits arrivent à maturité autour du solstice d’hiver et les grives en font leur repas. Ce sont les oiseaux qui vont répandre les graines à travers leurs déjections sur les autres arbres. Le gui s’attaque à toutes sortes d’arbres avec une préférence pour les pommiers, tilleuls, érables, sapins…
Un peu d’histoire
Les druides
Connu des druides, le gui sacré se cueillaient avec une serpe d’or bien sûr mais surtout sur les chênes, arbre sacré peu propice au développement du parasite. En trouver sur le chêne est très rare et était donc considéré comme un signe des Dieux. Le gui, rare végétal au cœur de l’hiver, représentait un triomphe sur l’obscurité et les gaulois lui attribuait d’ailleurs des pouvoirs magiques comme de porter chance, bonne santé et prospérité. Il était également symbole de fertilité, de bon augure et d’abondance.
Légendes et mythes
Le gui est présent dans plusieurs mythes car il possèderait des pouvoirs magiques. On le retrouve lorsque Énée descend aux enfers ou bien dans la mort du dieu Balder, fils d’Odin.
La saint sylvestre
On se fait des bisous sous le gui ! Il semblerait que la tradition vienne certainement des grecs et d’un rituel lors des mariages pendant les fêtes des Saturnales. Une boule du feuillage sacré est accrochée dans la maison pendant les fêtes de Noël et nouvel an, lorsqu’on passe dessous on doit s’embrasser. Une jeune femme célibataire, si elle acceptait d’être embrassée sous le gui, allait être mariée dans l’année ! Faut faire attention….
Est-ce que le gui sert à quelque chose ?
A part des rituels sympathiques et des pouvoirs magiques, le gui est très bénéfique pour la santé. Il a été prescrit longtemps contre les empoisonnements ou encore l’épilepsie, les tumeurs. Il est toujours utilisé en phytothérapie comme remède aux troubles digestifs ou à l’hypertension artérielle.
Que faire ?
Pour lutter contre le gui, il n’existe malheureusement pas beaucoup de remèdes miracles. Malgré ses propriétés magiques, à la longue il finira par tuer votre arbre. Il vaut mieux toutefois tenter d’enlever toutes les touffes de votre arbre, avec discipline et l’aide d’un grimpeur élagueur. Les suçoirs risquent de rester présents profondément dans les branches et le gui repoussera mais avec de la persévérance, vous pourrez peut être gagner le combat. En tous cas, votre arbre sera soulagé un moment.
